Lorsqu’en juillet 1999, le metteur en scène allemand, Thomas Ostermeier fait découvrir « Shopping and Fucking » au Festival d’Avignon, c’est un véritable choc pour le public français. La force du texte, conjuguée à l’interprétation sans concession des acteurs, font émerger un nouvel auteur britannique sur la scène française. Mark Ravenhill réveille la fin du 20ème siècle avec cette histoire trash autour de la dépendance, la drogue, l’argent et le sexe. « Shopping and Fucking » sera joué pour la première fois en français en 2001 dans une mise en scène de Thierry Harcourt.[1] Cette pièce a fait couler beaucoup d’encre en Angleterre à sa sortie en mars 1996. Elle avait précédé la réputation sulfureuse de Mark Ravenhill, renvoyé de la BBC, pour avoir dénaturé la saison 3 de la série « Still Life ».
Mark Ravenhill est né en 1966, il a grandi dans le West Sussex. Après avoir étudié le théâtre et la littérature à l’Université de Bristol, il s’installe à Londres, devient professeur et commence à écrire des textes qui très rapidement s’inscrivent dans la culture gay londonienne. Son premier texte s’intitule : « Fist », il sera donné sur la scène du « London’s Finborough pub theater ». Même s’il se défend d’être un dramaturge gay, ses textes ont réveillé l’Angleterre de la fin des années 90, et ont permis de parler de l’homosexualité et du SIDA.
Le succès a pris le pas sur les critiques depuis 15 ans, mais Mark Ravenhill refuse toujours que ses parents assistent à ses pièces. « Ils n’ont pas le droit de venir, de toute façon, ce n’est pas leur truc »[2].
En 1998 il reçoit le prix “Evening Standard Award for Most Promising Playwright” pour la pièce « Handbag » et en 2001 il obtient la consécration avec «Mother Clap’s Molly House» qui est joué dans une institution, le « National Theater ».
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
A Paris, la compagnie Ephéméride présentera « Some explicit Polaroïds » au Vingtième Théâtre du 13 janvier au 28 février 2010, du mercredi au samedi à19h30 – dimanche à 15h
En 1984, Nick enlève et torture un patron. En 1999, il sort de prison. Auprès d’Helen, son ancienne compagne, ou au hasard des rencontres dans la ville, Nick découvre, désemparé, un monde, celui des « années trash » qui par désespoir ou par défi se revendique tel que la société marchande le définit, pure marchandise, jetable et interchangeable. Il retrouve aussi Jonathan, (le patron torturé en 84), avatar pintérien de Big Brother, pour qui le trash et la désespérance sont pain béni…
Adaptation :Gérard DALLEZ, Mise en scène: Patrick VERSCHUEREN. Avec : Erwan DAOUPHARS, Arno FEFFER, Pierre GRAMMONT, Carole LEBLANC,Patrice PUJOL et Johanne THIBAUT
[1] Pépinière Opéra
[2] Interview dans www.inyerface-theatre.com
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